Les coups de <3 du mois d’avril

Écrit par Werner Dejaeghere et Quentin Didier

Avril est terminé, les beaux jours arrivent et les bonnes sorties cinémas aussi, c’est donc l’heure de revenir avec notre rubrique « Les coups de <3… » et ce mois-ci contrairement au mois dernier (que vous pouvez retrouver ici) on a vu très peu de film que ça soit au cinéma comme à la TV ou en DVD pour des raisons professionnelles que je peux vous expliquer, car ça n’a rien de très personnel. Le mois d’avril étant le mois des vacances de Pâques, j’ai travaillé durant celle-ci pour un projet Unicef dans une plaine de jeux, la fatigue m’empêchant de pleinement me concentrer sur les visionnages de film, j’ai réduit ceux-ci et pour le peu que j’ai vu ce mois-ci (dix-huit films en tout contre quasi le double dans un mois normal) et j’ai vu beaucoup de mauvais film. Néanmoins je vais quand même venir vous parler de cinq films qui valent bien plus qu’un simple détour.

Ce mois-ci vous aurez la chance de pouvoir lire un coup de cœur de Quentin qui en a que très rarement (le dernier étant pour Tomboy de Céline Sciamma en février…ici) et cerise sur le gâteau ce sera pour une série!

Le mois passé on vous parlez d’un invité qui n’avait pas eu finis sa critique dans les temps et il est avec nous ce mois-ci pour parler de Mulholland Drive de David Lynch, mais comme il a fourni un travail assez conséquent, il aura l’honneur d’avoir un article à lui tout seul.

C’est parti…

Dog Pound de Kim Chapiron: 5/5

Voilà le genre de film que j’adore, ceux dont on ne sort pas indemne, ceux pendant lesquels tu transpires tellement t’es happé dans le récit, ceux qui te font ressentir toutes les émotions possibles et surtout ceux qui te font encore plus aimer le cinéma. J’avais déjà vu Dog Pound à sa sortie DVD en 2010, c’est à l’occasion de la sortie de La Crème De La Crème (que j’ai adoré aussi d’ailleurs, la critique est ici) que je me suis replongé dans ce Dog Pound et que je considère maintenant Kim Chapiron comme un grand réalisateur. Quand j’ai découvert le deuxième film de Chapiron, j’avais 14 ans et je ne m’intéressais pas vraiment aux réalisateurs, je regardais déjà beaucoup de film s’en me soucier des à-côtés, tout ce que je peux dire quand je regarde en arrière c’est que Dog Pound est un film que je n’ai jamais oublié, j’en étais sortis révolté et haineux envers toutes l’injustice que pouvais offrir le monde. Aujourd’hui je vais doucement sur mes 19 ans et j’en ressors avec un nouveau regard et le cœur meurtri car certes il me révolte encore, mais désormais il me bouleverse réellement. À la fin de ces trop courtes 1H30 on est épuisé et impressionné par ce roller-coaster d’émotions qu’offre Dog Pound. Chapiron signe une virée puissante et intense au seins des prisons juvéniles américaines auquel il porte un regard des plus sincère. On ne peut qu’adhérer à ce sommet du film carcéral que certains dénigreront en disant qu’ils ressemblent trop à Scum de Alan Clarke, mais à n’en pas douter Kim Chapiron a vraiment des choses à dire et il le fait avec un langage de cinéma des plus merveilleux.

Dog Pound : Affiche

Retour Vers Le Futur (Back To The Future en VO) de Robert Zemeckis: 5/5

Là on s’attaque à un morceau de cinéma, un classique du divertissement et LE film cool par excellence (suivi de très près par The Big Lebowski des Coen’s) RETOUR VERS LE FUTUR, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu (au moins 2 ans) et même en le connaissant par cœur j’étais encore excité à l’idée de le revoir. Robert Zemeckis signe un modèle de divertissement qui ce déploie sous un scénario qui va bien plus qu’à 88 miles à l’heure, car Retour Vers Le Futur commence pour ne jamais s’arrêter, il s’y passe toujours quelque et le meilleur c’est que tout cela est réglé comme une horloge. Le film ne serait pas ce qu’il est sans ses personnages qui sont quand même la plus grande qualité du film que ça soit Marty McFly ado stéréotypé et pourtant tellement attachant ou le fou furieux Emmet Brown même le rôle du père complètement stupide est bon et ses personnages ne seraient pas ce qu’ils sont sans ses acteurs merveilleux où l’on retiendra surtout Christopher Lloyd habité par le personnage. Au fur et à mesure que Retour Vers Le Futur au plus il devient beau et c’est assez fou car rien ne semble kitsch ou ridicule, le temps lui va bien et lui confère une aura de coolitude absolument génial qui nous donne qu’une envie…LE REVOIR (ou regarder son excellente suite).

Retour vers le futur : Affiche Michael J. Fox, Robert Zemeckis

Pokémon : Le Film (Pokémon : The First Movie en VO) de Kunihiko Yuyama: 4/5

Encore une fois, je vais parler d’un film que j’avais déjà vu avant ce mois d’avril 2014, mas pour celui-ci c’est différent étant donné que la dernière fois que je l’ai vu c’était à 5 ans au cinéma et si ce n’est pas le premier film que j’ai vu au cinéma, Pokémon : Le Film est mon premier souvenir de spectateur. Comme je le disais plus haut, durant les vacances de Pâques j’ai travaillé en plaine de jeux et un jour un des enfants que j’avais est venu me voir et m’as dis « Dis Monsieur tu pourrais pas me dire ce que tu regardais quand t’étais enfant, j’ai envie de voir des vieux trucs! » de un gros coup de vieux et de deux surtout un gros coup de nostalgie quand je me suis m’y à lui donner des titres de vieilles série animé que je regardais tel que La Cour De Recré, Inspecteur Gadget, Les Razmokets, Beyblade, Power RangersYo-Gi-Ho, Les Supers Nana, Le Bus Magique, Minus Et Cortex, La Bataille Des Planètes, JumanjiDingo Et Max, Digimon, G.I. Joe, Captain Planet, Sakura, DragonBall, … (on va s’arrêter là) et puis surtout Pokémon dont encore aujourd’hui je suis un grand fan. Après une conversation passionnée de deux heures avec en enfant de dix ans la journée ce finit, je rentre chez moi, je vais voir l’abominable Heli de Amat Escalante au cinéma (la critique ici) et du soir quand je repense à cette conversations, je me rappelle que le gamin m’avait dis que je pouvais trouver le film sur YouTube…ET IL AVAIT RAISON. C’est sans hésiter que je me suis lancé dans le film de Kunihiko Yuyama, j’avais juste une peu peur que ça soit devenu très mauvais à mes yeux étant donné que j’en gardais un excellent souvenir, mais la nostalgie l’emportant sur tout le reste je retombais en enfance en entonnant les chanson, donnant le nom de chaque Pokémon, la totale quoi. Mais comme il faut être objectif, j’ai mis mes élans de fan sur le côté et il s’avère qu’en fait même si l’animation a vieilli et que c’est parfois un peu trop enfantin Pokémon : Le Film est très réussi. Yuyama signe une aventure qui va à mille à l’heure et qui en plus d’être parfaitement sur le plan scénaristique offre une vraie réflexion sur l’identité et la tolérance. Certes Pokémon : Le Film abuse d’interrogation philosophique bon marché au début, mais la magie l’emporte très vite et surtout Yuyama n’a pas peur d’être violent envers ses personnages et ça fais du bien. Après cette excellente surprise j’ai regardé la suite qui elle est beaucoup moins bonne, mais où le plaisir Pokémon est toujours présent. Pokémon : Le Film est un sacré morceau de nostalgie, mais surtout un bon film. Bon sur ceux je vais me regarder la série.

Le Crapaud Et Le Maître D’École (The Adventures Of Ichabod And Mr. Toad en VO) de Clyde Geronimi, Jack Kinney et James Algar: 5/5

Cela fais quelque temps que je me refais beaucoup de Disney mon objectif étant de tous les voir (les « Grand Classique » seulement, je suis pas maso non plus!) et parfois on tombe sur des petits films méconnus sur la liste des cinquante-trois films que compte les « Grand Classique » surtout les tout premiers qui été des films à sketchs d’une inventivité folle et d’un charme fou, Le Crapaud Et Le Maître D’École fait partis de ceux-là. Le film est composé de deux moyen-métrages absolument fabuleux.

Le premier : La Marre Aux Grenouilles suit un crapaud fana de voitures et accusé de vol par un gang de fouine dirigé par un barman moustachu, à partir de là ses amis vont tout faire pour l’innocenter. Cette première partie est la meilleure du film non pas que la deuxième soit mauvaise loin de là, mais La Marre Aux Grenouilles est un chef-d’œuvre à lui tout seul. Tout y est enchanteur et il y a une idée toutes les deux secondes que ça soit dans les dialogues ou l’animation, au-delà de ça la force de cette première partie c’est ses personnages absolument géniaux et notamment celui de Crapaud  Baron Têtard qui mériterait à être plus connu, car c’est un des tout meilleurs personnages des Studios Disney d’une profondeur incroyable et surtout terriblement attachant. Ce La Marre Aux Grenouilles à tout d’un grand Disney, on s’y amuse comme un petit fou et surtout ça nous rappelle que Disney avait encore de l’ambition.

Le deuxième : La Légende De La Vallée Endormie lui suit un professeur fraîchement débarqué dans la bourgade de Sleepy Hollow il va tomber sous le charme du jeune fille que s’arrache aussi le gros balèze du village, mais le professeur répondant du doux nom de Ichabod arrive à écarter ce gros balèze, ce qui le rends furieux et décide de raconter à tout le village la légende du Cavalier sans tête et le soir d’Halloween Ichabod après une petite fête doit rentrer seul en passant par la forêt. La Légende De La Vallée Endormie peut être divisé en deux parties, la parties séductions qui est la plus plaisante, car la joute sentimentale entre les trois jeunes est charmante à souhait et surtout très amusante. Le petit problème de ce second moyen-métrages c’est sa deuxième partie qui même si elle est très bien réalisé et prenante on ne comprend spas ce qu’elle vient faire là et donc gâche un peu le plaisir, mais il n’en reste pas moins que c’est très bon.

Le Crapaud Et Le Maître D’École est donc un Disney indispensable. Si les deux moyen-métrages n’ont aucun rapport entre eux ce n’est âs grave, tout ce qu’on sait c’est que l’on prends un plaisir fou à suivre ces aventures. Le petit plus étant l’animation qui n’a pas pris une ride et des gags souvent hilarant.

Frangins Malgré Eux (Step Brothers en VO) de Adam McKay: 5/5

Dans le premier numéro de « Les coups de <3… » on vous parlez de Wayne’s World de Penelope Spheeris (ici) une de mes comédies préférées qui était un sommet de débilité absolument hilarante et totalement jouissive, mais qui souffrait d’un scénario un poil trop brouillon. Frangins Malgré Eux est de la même trempe, le scénario en plus et même si je préfère Wayne’s World car il a une valeur sentimentale en plus Frangins Malgré Eux est bien meilleur. Adam McKay réinvente les abrutis pour un festival de débilité, de bon mot, de gag, de scène, … hilarante avec le film de McKay on se marre durant 1H45. Si parfois le scénario a tendance à un peu tourner en rond et se relâcher, ça ne pose aucun problème car l’humour omniprésent prend tout l’espace et finit par porter le film a lui plus que le récit en lui même. Si Frangins Malgré Eux est une grande réussite c’est aussi grâce à son casting qui s’investissent à fond et croient en leur projet, quand des acteur vont jusqu’à se frotter les couilles sur une batterie ou créer un faux clip de rap pour les besoins d’un film ça ne peut que faire et puis quel talent comique que ça soit dans la gestuelle ou dans le dialecte qu’a Will Ferrell bien aidé par un John C. Reilly dans le total lâcher prise. Adam McKay vient réinventer les abrutis au cinéma avec de vrais idée de mise en scène et rien que pour ça, Frangins Malgré Eux est une grande comédie. C’est certainement ce que le Frat Pack a offert de mieux. Chaloupe et salope!

Frangins malgré eux : Affiche Adam McKay, John C. Reilly, Will Ferrell

C’est maintenant au tour de Quentin de prendre la parole et pour la première fois dans la rubrique « Les coups de <3… » on a va parler série et on va parler de 3X Manon une mini-série diffusé par une chaîne avec les meilleurs programmes télévisuels…ARTE. Comme je le disais plus haut, il est rare que l’ami Quentin est un réel coup de cœur, alors savourer votre lecture.

C’est à toi Quentin

3 X Manon de Jean-Xavier de Lestrade: 4,25/5

Vous ne connaissez pas encore mon amour pour les séries françaises. Oui, autrefois (c’était un autre temps) je ne jurais que par les séries ricaines, ces mastodontes en puissance qui calent un bon coup mais qui créent en vous très vite une situation de manque et vous forcent à en remanger éternellement, vous bousillant la santé… Et puis j’ai découvert que le pays du Burger n’était pas le seul à nous rendre happy (meal ?). Je crois en la France … Canal + nous l’a montré à divers reprises . L’excellent « Pigalle La Nuit », l’efficace « Braquo » ou encore l’envoûtant « Les Revenants » nous on certes mit au régime quantitativement parlant mais pas gustativement (la France fidèle à sa réputation de cordon bleu). Comme les restaurants, elle est capable de nous en mettre plein les yeux … des étoiles. C’est un peu plus tard qu’Arte nous prouve ô combien elle peut avoir la frite … et ô purée … que c’est bon ! Dans un registre en toute légèreté, « Les Invincibles » en 2010 sont à l’image de leur titre (visuel contractuel pour le coup, on s’est pas trompé dans la marchandise et on nous prend pas pour des quiches !), et « Ainsi Soient-Ils » s’accorde parfaitement avec la pub du « chaussée au moine » (« pardon mais c’est trop bon »). Et puis elle est arrivée … cette petite Manon de 15 ans ! Mettant le niveau un cran au dessus ! Envoyée dans un centre de rééducation après avoir poignardé sa mère, elle a six mois pour changer…

Si l’idée de départ, basique, était quand même prenante, elle devait à tout prix éviter de tomber dans les pièges. La caïd de cité qui n’obéit qu’à ses règles, qui va vouloir finalement devenir meilleure mais qui va se faire mettre des bâtons dans les roues, le happy ending final … Voilà ce que je ne voulais pas voir, ou du moins dans un degré moindre (la pesée, y a que ça de vrai !). Le premier épisode est convenu. L’introduction est délicate à souhait, le reste se fait en douceur mêlant clichés et fictions réalistes. Pourtant quelques choses nous tiennent en haleine… Le jeu d’Alba Gaia Bellugi ? La personnalité touchante de Manon ? L’humour de certaines scènes ? Les quelques notes de musiques parsemant l’heure de visionnage ? La réponse se trouvera dans le second épisode : TOUT !

Jean Xavier de Lestrade en jouant à la fois sur de la fiction et du réalisme déjoue les travers de l’un et de l’autre en en sortant uniquement le meilleur des deux. Pas d’apitoiement d’un côté mais pas non plus un surplus de réalisme de l’autre. Le mélange est magique et à son paroxysme dans ce second épisode en tout point excellent. Les cours de Français emmenés par une Alix Poisson et des délinquantes en harmonie parfaite, font corps à corps dans une finesse de jeu et d’écriture à en perdre la voix ! Mais ce n’est pas grave, les comédiens donnent suffisamment de la leur. Tout sonne absolument juste … Les seules ombres au tableau seraient le jeu de Marina Foïs (ou un problème de personnage), un peu trop stupide , et le générique à la « Banshee » un peu trop Rock’n Roll qui aurait tendance à tomber dans les travers de la série « I hate my life, fuck you ! ». Le dernier épisode (déjà !) conclut la mini série en beauté et se termine sur un superbe sous entendu. On pourrait rester sur sa fin mais personnellement j’ai plus qu’été comblé. Chaque épisode marquant habilement un chapitre distinct tel que le ferait l’entrée, le plat et le dessert d’un menu en gardant un fil conducteur. Mille fois merci Arte et à très bientôt …

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Voilà ce sera tout pour nous ce mois-ci et c’est déjà pas mal, mais vous pouvez toujours aller lire l’article bonus sur Mulholland Drive (ICI). Le mois de mai s’annonçant particulièrement chargé, la suite sent bon les très bon film, donc on se retrouve le mois prochain pour un nouveau numéro de « Les coups de ❤ … »

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